[Jeu de temps / Times Play 2025]
Participants et soumissions
26e Jeu de temps / Times Play
Résultats | Artistes et soumissions | Évènements | Prix | Jury
Au total, 58 œuvres ont été soumises à JTTP 2025 (57 sont présentées ici). Vous pouvez lire ici les notes de programmes et les biographies des artistes pour toutes les soumissions ou simplement prendre un moment pour écouter les pièces — acousmatiques, vidéomusique et plus encore!
Artistes
Emanuel BRIE, Antonin GOUGEON-MOISAN
Alex BRISSON
Joshua BUCCHI
Matisse CHARBONNEAU
Tristan CHEVALIER
Cordell COLLETT
Jacob DESJARDINS
Marc DOLBEC
Maurice-Gaston DU BERGER
Graeme DYCK
Dominic EVERITT
Faith FEHR
Juro Kim FELIZ
Léonie FLEURY PARÉ, Thorin FREEMAN PETERS
James FORD
Mélanie FRISOLI
Daniela GASSI
Gabriel GENEAU
Rob GILL
Antoine GOUDREAU
Alexandre HAMEL
Nolan HILDEBRAND
Julien HUGHES
Alëna KOROLËVA
Robinson LANGEARD
Étienne LAVALLÉE
Malte LEANDER, Charles HARDING
Vivian LI
Betty LING
Lauré LUSSIER
Alexandra MAISON
Jesse Frank MATTHEWS
Michael MCCORMICK
Hugo MENCHI
Marco NERI
Indigo OLSON
Laurent PELLERIN
David PIAZZA
Louis-Thomas PINEAULT
James PLAYER
Kasey POCIUS
Des Cendres RIVIÈRE
AC RIZNAR
Nick RYAN
Alejandro SAJGALIK
Michele SELVAGGI
Justin TATONE
Aurélie THÉROUX SÉNÉCAL
Clarence TREMBLAY
Hugo TREMBLAY
Z VINHEIRAS
Keith WECKER
Robert Jackson WHITE
Darren XU
David YI
Ben ZOENA
Soumissions
Mateo BELLEFLEUR MARTINEZ — aux antipodes (6:30 / 2025)
Les antipodes sont des lieux exactement opposés, situés à une extrême distance. Cette composition évoque la croisée d’espaces dissemblants et l’état de transition, questionnant la dualité-même de ces dimensions contraires. Fragments, ellipses…
Le contraste entre deux milieux dichotomiques est-il tangible ou n’est-il attribué qu’à notre conscience de leur éloignement?
 
  
      Emanuel BRIE, Antonin GOUGEON-MOISAN — Quand on donne aux choses un sens, rien ne sert de chercher la direction (vidéo — 24:17 / 2024)
Durée: 24:00, en continu pendant 2h30, 3 jours (total de 7h30).
Quand on donne aux choses un sens, rien ne sert de chercher la direction est une installation performative s’inspirant du mode de production capitaliste dans une posture critique. Deux travailleurs vêtus d’une chienne de travail et entourés d’une panoplie d’objets vétustes s’affairent devant nous. Ils scient un tronc de sapin baumier, soulèvent des roches, transvident du sable, transcrivent à la main et sur une dactylo, mais que font-ils vraiment? Savent-ils eux-mêmes ce qu’ils créent ou ne font-ils que suivre l’horloge qui tourne au centre de la pièce? Dans cette pièce, les bruits des matériaux et des gestes révèlent une musicalité où le son réel de la matière se mélange à un assemblage musical l’accompagnant, résultant en un bourdonnement itératif incessant, celui d’une machine qui ne sait s’éteindre. Dans une journée de travail où l’horloge de poinçonnage promet la prochaine pause, le cycle de travail, lui, ne cesse pas. Le quotidien d’un travailleur, manuel ou administratif est composé d’une multitude de gestes formatés. Peut-il tout de même exister de façon unique, être? Au fil de gestes répétitifs, d’actions aux sens incertains pouvant rendre dubitatif, ces deux travailleurs anonymes vivent, devant nous, le spectacle banal de la société moderne. Ils travaillent, gagnent et mangent des pinottes, et recommencent, jusqu’à ce que l’horloge sonne, sans poser de question. Cette installation-performance prend son sens dans sa longueur et son caractère itératif, sempiternel. Elle invite donc les visiteur·trice·s à venir contempler la construction qui s’opère dans la scénographie éclatée à différents moments de la journée, et ce pendant plusieurs jours. Ainsi, dans cette répétition formelle apparente se bâtit un discours parallèle sur l’utilité, la rémunération, la matérialité et l’épuisement du sens.
Emanuel Brie est un compositeur de musique électronique basé à Montréal. Porté par l’improvisation au piano et rythmes électroniques, il jumelle textures tirées de paysages sonores, synthétiseurs modulaires et de prises de son créatives où le son est généré d’endroits et de méthodes inattendues. Il laisse transparaître une empreinte humaine dans sa musique en laissant l’aléatoire, l’imparfait et la singularité d’un moment sonore musical s’immiscer dans ses créations, révélant ainsi un côté très organique à sa pratique.
Antonin Gougeon-Moisan (il/lui) est un compositeur et concepteur sonore et vidéo de 31 ans originaire de Montréal. Après des études en Création et production à l’École nationale de théâtre du Canada, il joint le studio Mirari à titre de réalisateur multimédia. Pendant six ans, il participe à la création d’une centaine de projets en arts vivants et crée des installations présentées dans plusieurs pays. En 2022, il amorce un baccalauréat en musiques numériques à l’Université de Montréal. Candidat à la maîtrise en Composition et création sonore, son travail d’artiste-chercheur explore la musicalité de la voix parlée, la transmission du savoir en art sonore documentaire et les liens entre mémoire et son. À travers ses créations, il tisse un dialogue sensible entre mots, images et textures sonores, donnant naissance à des œuvres immersives et évocatrices.
 
  
      Alex BRISSON — Bodyspirit (vidéo — 10:00 / 2024)
«For physical training is of some value, but godliness has value for all things, holding promise for both the present life and the life to come.» (1 Timothy, 4:8)
Bodyspirit explore la relation entre la musculation et la spiritualité à travers la performance, où le corps devient un instrument de musique. À l’aide de capteurs musculaires, les mouvements influencent en temps réel la composition sonore, créant ainsi un dialogue entre l’effort physique et l’effort spirituel. La performance invite le public à contempler sur la relation entre le corps et l’esprit, et comment la discipline physique peut mener au développement spirituel.
Joshua BUCCHI — UVB76 (11:25 / 2025)
UVB76 s’appuie sur des enregistrements du mystérieux signal radio à ondes courtes du même nom — une transmission continue, d’origine incertaine, enveloppée de silence et de spéculations. Cette œuvre électroacoustique aborde ces émissions fantomatiques comme des vestiges sonores, déconstruits et recomposés selon une démarche inspirée par la hantologie et le nouveau réalisme. À l’image des «lacérations» de Jacques Villeglé, des fragments sont arrachés au flux, superposés, altérés, révélés—des traces spectrales de messages perdus, en boucle dans l’oubli.
Depuis plus de 30 ans, je suis actif en tant que compositeur et interprète dans des pratiques musicales, des formes et des démarches variées. Mon travail artistique se situe au carrefour de la musique instrumentale contemporaine, de la musique électroacoustique, du rock progressif, du jazz et des traditions afro-cubaines.
Mes compositions ont été interprétées en Suisse, en France, au Canada et aux États-Unis par des ensembles tels que le Nouvel Ensemble Moderne (NEM), l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM), Sixtrum, l’Ensemble Matka, le Contemporary Orchestration Research Ensemble (EROC), le Quatuor Duggan, et l’Ensemble contemporain de la Haute École de Musique de Genève (HEM-GE).
En tant que chanteur, bassiste et multi-instrumentiste, je me suis produit sur des scènes telles que le Sunset et le Cabaret Sauvage (Paris), le Château Rouge (Annemasse), ainsi que le Victoria Hall et le Studio Ernest Ansermet (Genève). Avec le quatuor de rock progressif Guacamole’s Green, j’ai revisité l’œuvre de Frank Zappa et co-produit un album de compositions originales en 2016.
Ma formation s’est construite autant dans les hautes écoles que dans les clubs de jazz, les concerts rock ou les rumbas de rue. Je suis titulaire d’un Bachelor (2011) et d’un Master (2013) en composition mixte de la Haute École de Musique de Genève, où j’ai étudié avec Michael Jarrell, Luis Naón et Eric Daubresse. J’ai également obtenu un DEPA en composition pour la scène et l’écran à l’Université de Montréal (2016), puis un doctorat en composition et création sonore en 2023, avec une recherche portant sur l’intégration des «mauvaises pratiques» comme moteur d’originalité et d’authenticité dans le processus de création.
Mon travail a été soutenu par le FRQSC et la Fondation Nicati-DeLuze, et j’ai reçu le Prix du Conseil d’État de Genève en 2013.
Enfant, j’ai fait partie de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, chœur de garçons et d’hommes, avec lequel j’ai chanté dans les opéras parisiens et en tournée aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Sicile et en Grèce. J’ai également travaillé pendant plusieurs années comme comédien de doublage pour des voix d’enfants.
Matisse CHARBONNEAU — Крик душі (10:00 / 2025)
Au cœur des cendres et des ruines, là où autrefois les rires emplissaient l’air,
      la guerre déchire tout sur son passage.
      La terre pleure, les familles se cherchent parmi les débris,
      et l’ombre de la peur plane sur chacun de nous.
      Ce n’est pas seulement une guerre pour un territoire,
      c’est un cri de l’âme, un appel à la vie dans un monde sans crainte.
      Par cette musique, une voix s’élève —
      celle des souffrances invisibles et de l’espoir d’un avenir
      où l’humanité retrouve sa paix.
PIERRU est un oiseau immense.
      On ne le distingue qu’aux jours de pluie, quand le ciel s’effondre doucement, ou dans les brumes épaisses où tout vacille.
      Il ne se montre jamais vraiment — il devine, il traverse.
      Il est le reflet trouble de ma pensée, de ce qui m’échappe, de ce que je cherche sans le nommer.
      Je ne me définis nulle part.
      Je suis perdu avec grâce.
      Je laisse mes émotions me traverser, sans filtre, sans détour.
      Je les infuse dans le souffle, dans l’écho, dans ce qui vibre plus loin que les mots.
      Je veux faire ressentir le son autrement — pas l’entendre, mais le vivre, le frissonner.
Tristan CHEVALIER — Nexus 1 (4:51 / 2025)
Nexus 1 est l’aboutissement de 4 mois d’apprentissage sur la prise de son, le montage et le discours. C’est un carrefour agité de va-et-vient, d’élans soudains et d’articulations mécaniques. Lorsqu’il se vide, on peut contempler sa grandeur.
Après avoir complété des études en piano classique, Tristan Chevalier a pris la décision de se réorienter dans le domaine des musiques numériques en 2024. Il débute bientôt sa deuxième année de majeure à l’Université de Montréal. Sa musique reflète un intérêt marqué pour le montage et la prise de son.
Cordell COLLETT — Nøkken (2:44 / 2025)
Nøkken incarne le délicat équilibre de l'existence: lumière et ombre, joie et tristesse, et toutes les nuances qui les séparent. La nature, dans sa vérité brute et sans filtre, reflète cette dualité de manière très profonde. Cette œuvre est une réflexion sur la reconnexion et la danse intemporelle des forces opposées, alors que l'humanité s'est éloignée du divin et du naturel.
Jacob DESJARDINS — L’amitié innommable (25:25 / 2024)
Cette installation explore l’amitié en tant que notion éthico-politique; un échange puissant du sensible. Elle propose une pièce à l’intersection de la musique générative, l’acousmatique et le documentaire sonore. L’amitié innommable est un poème, un appel à abandonner le vide de l’époque.
Jacob Desjardins (Errance) est compositeur et interprète multi-instrumentiste de musique électroacoustique. Détenteur d’une maîtrise en études urbaines de l’INRS, où il a analysé les trajectoires des pratiques transgressives dans le contexte de la construction du nouvel aéroport de Mexico, il poursuit actuellement une maîtrise en composition et création sonore à l’Université de Montréal. Son parcours musical s’est développé à travers diverses formations, notamment de post-rock (Orian) et jazz libre (Brick Trio).
Sa démarche actuelle privilégie les synthétiseurs modulaires et le field recording, qu’il aborde par l’improvisation, l’intuition et l’automatisme. Son projet Errance élabore une constellation d’environnements sonores superposés, oscillant entre grondements subtils, craquements acouphéniques et timbres harmonieux, proposant ainsi des corporalités sonores évocatrices de récits multiples.
Dans le domaine cinématographique, il a composé les bandes sonores des documentaires 2012/Dans le cœur et Éviction (2023), et collabore présentement à la création de la trame sonore du prochain film de Simon La Rochelle. Son premier album solo, paru en avril 2024 sur l’étiquette montréalaise Humidex Records, intègre un assemblage des pièces conçues pour le documentaire sur la grève étudiante de 2012.
Sa recherche académique actuelle interroge les relations entre l’habiter, la composition désœuvrante (post-indéterministe), le territoire et la musicalité du quotidien. Parallèlement, il développe avec Simon Chioini un nouveau projet d’improvisation électroacoustique combinant caisses claires, objets percussifs et synthèse sonore.
Marc DOLBEC — JDT1.1 (5:57 / 2025)
Maurice-Gaston DU BERGER — Si tant est qu'elle existe (6:04 / 2025)
Si tant est qu’elle existe est une composition électroacoustique librement inspirée par un poème de Mathieu Dubé, publié aux éditions Sémaphore en 2021. Le poème influence la structure de l’œuvre musicale qui suit un développement en 4 parties. Les objets sonores et les techniques employés s’inspirent eux aussi du champ lexical développé dans le texte. Sont exploitées des références à la forêt, aux grands espaces et à la brillance des étoles, entre autres.
L’œuvre s’ouvre sur un monde intérieur, secret et étrange. Cette bulle intime explose soudainement sur une forêt grouillante et étourdissante. Ce tour de manège s’évanouit, tout aussi brusquement qu’il avait commencé, dans un vaste temple où résonnent des corps sonores. Ce temple s’avérera être la tombe des étoiles, un lieu à la fois scintillant et caverneux où viennent mourir les étoiles.
Maurice-G. Du Berger est admis en 2004 au Collège Lionel-Groulx en piano classique où il étudie avec Dominique Morel. Il entreprend ensuite l’étude de la composition avec José Evangelista à l’Université de Montréal avant d’entamer une maîtrise sous la direction d’Ana Sokolović qu’il terminera en 2011. En plus d’être régulièrement boursier du CAC et du CALQ, M. Du Berger collabore souvent avec d’importants ensembles tels que le Studio de musique ancienne de Montréal et Les Voix humaines. Il est inscrit depuis l’automne 2024 en musique numérique à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Un fort intérêt pour le langage ainsi que la rhétorique dans un contexte musical animent l’univers et les œuvres du compositeur.
Graeme DYCK — Frost Worlds: Micro-Geographies of the Anthropocene (11:11 / 2025)
Frost Worlds est une étude microgéographique basée sur des enregistrements réalisés à l’aide de microphones de contact sur la neige et la glace pendant l’hiver à Saskatoon, où la volatilité croissante induite par le changement climatique a entraîné des changements rapides des conditions météorologiques, passant de températures soudaines de -40 °C à des périodes anormalement chaudes et à des précipitations inhabituelles. Entendue de près, cette volatilité génère une succession rapide de paysages sonores glacés qui témoignent à la fois des dommages causés par les humains à nos voisins non humains et du potentiel imaginatif des micro-mondes en constante évolution et adaptation qui nous entourent: un désert hérissé dans un parking vide, de la glace stratifiée et de la saleté migrant dans une gouttière, des piliers de cristal précaires craquant à l’ombre d’un pin, le bruit sourd des flocons de neige sur l’asphalte. Des enregistrements soigneusement réalisés sur le terrain sont combinés à d’autres sources sonores pour explorer la vie de ces mondes minuscules et vibrants.
Dominic EVERITT — Solar Power Flower (5:25 / 2025)
Faith FEHR — Play, water. (9:01 / 2025)
Juro Kim FELIZ — Weekend Rain (11:32 / 2021)
 
  
      Léonie FLEURY PARÉ, Thorin FREEMAN PETERS — Room Tones (vidéo — 4:43 / 2025)
Room Tones est une composition électroacoustique 5.1 d’une durée de 4 minutes et 43 secondes, qui utilise un mélange d’enregistrements improvisés et de média fixe, tous créés sur le synthétiseur modulaire Doepfer. La pièce repose sur la simulation d’un bruit de fond amplifié d’une pièce, qui sculpte subtilement la forme de la composition tout en la traversant. L’arrangement fait appel à des sons fabriqués à la fois dans les éléments fixes et performatifs de l’œuvre, ainsi qu’à une collection de sons organiques enregistrés et à la voix humaine, tous manipulés via le Doepfer, brouillant ainsi les frontières entre le son naturel et le son traité.
Inspirée par l’univers vaste du son contenu dans les limites d’un espace, Room Tones invite le public à reconsidérer les sons souvent ignorés, incitant à une présence accrue et à une conscience plus profonde de ce qui semble banal.
Le média fixe a été créé à l’aide de plusieurs techniques de synthèse modulaire, incluant ring modulation, la modulation d’amplitude et de fréquence, le filtrage passe-haut / passe-bas / passe-bande, ainsi que le séquençage. La pièce intègre également le traitement de modules spécifiques comme le Black Hole DSP2, le Supercell, et un contrôle via un thérémine. La composition finale est un mélange de média fixe et de matériel improvisé et enregistré en direct: deux sessions vocales improvisées et des segments d’un enregistrement de terrain. L’œuvre a été enregistrée et arrangée dans Logic Pro X, en utilisant des techniques de montage minimalistes comme le copier/coller, l’égalisation, l’étirement temporel, l’automatisation du gain sur l’ensemble de la pièce, ainsi que des poches ponctuelles d’automatisation de la hauteur, du délai et de la réverbération.
Structurée sur la base d’un patch sonore minimal mais spacieux, qui évolue et façonne la pièce, Room Tones établit un équilibre subtil entre mouvement discret et ample, à travers un mélange soigneusement composé de bruit et de tonalité.
James FORD — kaleidokonkh_v1_eccojam1 (6:06 / 2025)
Cette pièce, dans la tradition de la quatrième musique du monde (Jon Hassell), imagine le son d’une trompette futuriste en forme de conque. L’enregistrement des improvisateurs James Ford (conque, piano) et Eden Zhao (percussion) a eu lieu au Oscar Peterson Hall. Les enregistrements ont été traités et réarrangés pour créer cette première spéculation d’une conque kaléidoscopique.
james ford est un étudiant en piano qui cherche de nouvelles interactions entre les instruments acoustiques et électroniques.
Mélanie FRISOLI — Keeping Quiet (11:20 / 2025)
Keeping Quiet est la première pièce acousmatique de Trilogie Sinueuse, une trilogie d’œuvres issues de l’installation sonore spatiale Keeping Quiet, présentée en mai 2024 lors du festival LFO à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
L’installation invitait le public à une marche sonore à travers un espace sombre et délimité, conçu pour explorer les effets produits par la rencontre de différentes ondes sonores dans une atmosphère méditative et réflexive.
Dans cette pièce, Keeping Quiet explore différentes dimensions de l’espace sonore et musical, tissant ensemble ondes sinusoïdales, fragments de voix et l’enregistrement d’une bouilloire.
Originaire du nord-est de la France, contrée industrielle autrefois prospère, Mélanie Frisoli, compose depuis presque vingt ans. Durant ces années, elle a parcouru le monde pour se produire sur scène ou enregistrer des disques (elle a sorti six albums sur différents labels indépendants entre 2003 et 2016). Guitariste et auteur d’abord, électron libre de la « nouvelle scène française », elle a reçu plusieurs prix comme le prix SACEM au Printemps de Bourges. Elle a aussi écrit trois livres de « fausse poésie ». Cette passion pour les mots s’est transformée petit à petit en passion pour le son et ses abstractions. C’est à Montréal, dès 2015, qu’elle s’initie aux techniques de production audio, ce qui lui permet de réaliser différents projets sonores. Entourée de professeurs talentueux à l’Université de Montréal (Robert Normandeau, Nicolas Bernier, etc.), elle se lance dans une carrière de musique acousmatique avec un penchant pour les paysages sonores, qu’ils soient réels ou fantasmés, ainsi qu’un intérêt grandissant pour la diffusion multiphonique.
Daniela GASSI — Walking Through Bells (12:05 / 2025)
 
  
      Gabriel GENEAU — Ecdysis (vidéo — 7:28 / 2023)
Ecdysis est une vidéomusique qui trace le chemin d’une transformation intérieure. À travers une lutte discrète mais habitée, un corps cherche à se libérer, jusqu’à atteindre un point de bascule. Le film entrelace une musique sensible, des images symboliques et des jeux de lumières dynamiques, invitant le public à plonger dans le va-et-vient d’une mue émotionnelle.
Gabriel Geneau est un artiste dont la pratique s’articule autour de la rencontre entre son, lumière et technologie.
Il crée des œuvres où la musique et le visuel se complètent et se nourrissent mutuellement, offrant des expériences sensorielles uniques.
Toujours à la recherche de nouvelles voies créatives, il intègre les outils modernes pour enrichir son langage artistique, tout en restant fidèle à une approche intuitive et émotionnelle.
Rob GILL — cube mass01-p2 (4:29 / 2024)
Rob Gill travaille comme artiste médiatique indépendant depuis près de trois décennies maintenant. Ses projets couvrent une gamme étendue de supports (art audio, programmation, installation, animation et graphisme 3D assistés par ordinateur, peinture) qui s’allient comme moyens pour étudier et explorer divers aspects de la psyché humaine et particulièrement du processus de création lui-même. Après avoir obtenu un BFA en peinture de l’Université Queen’s de Kingston, il a passé du temps à Muskoka (Ontario) où il s’est consacré à la création d’œuvres et au développement d’une approche artistique cohérente. Partageant maintenant son temps entre Toronto et Muskoka, il présente son travail sur son propre site Web et dans des lieux de diffusion. Son travail interactif invite à la participation pour ensuite être transformé par des systèmes dynamiques et complexes qui produiront des animations 3D par ordinateur en temps réel accompagnées de trames sonores dont seront ensuite tirées des œuvres sonores, des vidéos, des peintures et des gravures.
 
  
      Antoine GOUDREAU — co.loss..deus: (vidéo — 6:58 / 2024)
«Avènement de l’ère du monolithe informatique. Aussi vite est venue sa déchéance.»
co.loss..deus: est une exploration des limites du débruitage d’images numériques utilisant le raytracing de l’engin Cycles de Blender et l’algorithme de débruitage optiX de NVIDIA.
Limitant le raytracing à un seul échantillonnage de la scène 3D, le débruiteur reçoit trop peu de pixels pour restituer l’image fidèlement, créant ainsi des matériaux brutes à la fois flous et nets composant un genre de clairobscur. Débruiteur génère du bruit, déformation engendre forme.
Une analogie prégnante pour la dégradation numérique, l’œuvre fait également appel à un traitement musical rappelant le vaporwave et les cinématiques de jeux vidéo.
Compositeur et interprète de musique expérimentale, Antoine Goudreau explore les constructions perceptuelles du son, du mouvement et du visuel comme moyens de stimuler la pensée consciente et inconsciente de l’auditoire. Il conçoit ses œuvres comme des expériences personnalisées qui guident les participant·e·s vers les espaces liminaux de l’expérience humaine.
Comme musicien, il remet en question les conventions ritualistes du concert en utilisant des espaces atypiques, ainsi que les points de vue et d’écoute multiples de l’auditoire en tant qu’éléments compositionnels. Comme artiste médiatique, il utilise des espaces physiques et synthétiques pour permettre l’interaction avec le médium sonore.
Le concept du «jank» est l’un des principes directeurs dans sa conception de l’interaction humain-machine et de la composition assistée par ordinateur. Il compte les glitchs de jeux vidéo et leur utilisation dans les speedruns de vieux jeux de console parmi ses plus grandes sources d’inspiration.
Pour lui, le détournement du système et des règles qui le composent expose leur potentiel d’expression inné par l’entremise d’actions semi- ou non- ergonomiques/idiomatiques.
Goudreau travaille en enseignement de la musique. Sa pratique multidisciplinaire découle d’une fervente exploration créative avec le collectif Bizarre Love Triangle dans les locaux d’Artengine à Ottawa. Investi dans la scène musicale montréalaise, il a fait partie du comité décisionnel du Vivier InterUniversitaire et du comité artistique (CArt) de Codes d’accès. Il a développé sa pratique en arts audiovisuels sous le mentorat de Myriam Boucher, Line Katcho et Barbara Finck-Beccafico. Demeurant actif dans le domaine de la musique instrumentale, il collabore régulièrement avec le compositeur Arya Deva Suryanegara et fait partie du groupe de Gamelan balinais, Giri Kedaton.
Ses œuvres ont été présentées au Canada, aux États-Unis, en Espagne et en Indonésie.
Il détient un baccalauréat en composition mixte de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Il vit et travaille à Tiohtià:ke/Montréal. Il fait partie du duo Phren, avec le saxophoniste Antonin Bourgault.
Il crée aussi de la musique électronique sous le pseudonyme Maraud. Son album, off work, parue sur Soame records le 17 février 2024.
 
  
      Alexandre HAMEL — Démonstration 01 de Konrad et Caligari (vidéo — 12:10 / 2025)
Konrad et Caligari sont deux synthétiseurs entièrement fabriqués de ma main. Konrad (partie supérieure) vient de schémas électriques, et Caligari (part inférieure) est un circuit conçu de toute pièce, possible grâce aux apprentissages faits lors de la création du premier. Cette performance est pour moi un retour sur le processus de création et une manière de rendre honneur à ces deux projets de lutherie qui m’ont tenu inspiré tout au long de la dernière année.
Nolan HILDEBRAND — Unearth, Exterminate (3:35 / 2025)
Unearth, Exterminate est une œuvre acousmatique composée d’enregistrements de terrain et d’enregistrements PlantWave fournis par les membres du pôle doctoral international Oxford-Penn-Toronto. Le thème de la commande était «Underworlds», avec une attention particulière portée aux sciences humaines environnementales et à la justice climatique.
En méditant sur ce thème, j’ai imaginé un monde souterrain peuplé d’insectes extraterrestres.
L’œuvre s’ouvre sur un paysage urbain surréaliste, avec le bruit d’un creusement, et une masse sonore souterraine lointaine d’insectes extraterrestres. À mesure que le creusement s’intensifie, la masse sonore des insectes s’amplifie, illustrant un voyage sous terre. Finalement, nous pénétrons dans une chambre souterraine et sommes confrontés à des essaims de créatures se tortillant et hurlant. Ces cris se transforment ensuite en cris d’horreur lorsque les insectes extraterrestres sont massacrés.
En fin de compte, l’œuvre reflète la destruction par l’homme d’une espèce, d’un habitat et d’un environnement.
Nolan Hildebrand est un compositeur et artiste noise basé à Toronto. La musique de Nolan explore les extrémités conceptuelles et physiques pour créer une musique intense et engageante. Sa production musicale comprend des partitions graphiques, des ensembles classiques, de la musique électroacoustique, de la musique acousmatique et des performances dans un projet expérimental solo noise baptisé BLACK GALAXIE. La musique de Nolan a été jouée à travers le monde, notamment Darmstädter Ferienkurse, International Computer Music Conference (ICMC), Forum Wallis et Bang on a Can LOUD Weekend. Il a eu l’occasion de travailler avec l’Orchestre symphonique de Winnipeg, l’ECM+ Ensemble, le XelmYa Ensemble, Jonny Axelsson et Nick Photinos. Nolan a complété son BMus en composition avec Gordon Fitzell et Örjan Sandred à l’Université du Manitoba et une maîtrise en musique en composition sous la supervision de Eliot Britton à l’Université de Toronto, où il poursuit actuellement un DMA avec une spécialisation en notation graphique et en musique électroacoustique sous la direction de Kotoka Suzuki et Eliot Britton.
Julien HUGHES — Eukaryote (5:40 / 2024)
Alëna KOROLËVA — Adalar (15:45 / 2025)
Robinson LANGEARD — Morphème (6:21 / 2025)
Morphème est une œuvre électroacoustique multicanal, issue de la transcription d’une improvisation pour piano et batterie, enregistrée en direct à l’aide de deux enregistreurs Zoom H5. La pièce met en scène un dialogue évolutif entre les deux instruments, où le jeu rythmique et les gestes finissent par s’éroder en une masse complexe et instable. Des techniques de traitement granulaire sont appliquées aux matériaux enregistrés, générant des textures mobiles qui circulent dans l’espace à cinq canaux. Tandis que les sources instrumentales restent fixes, la couche acousmatique introduit un sentiment de déplacement et une ambiguïté morphologique. Morphème explore la fragmentation non seulement comme stratégie sonore, mais aussi comme principe structurel — une forme qui émerge par la désintégration du vocabulaire musical.
Étienne LAVALLÉE — Rudéral (19:44 / 2024)
Dans les interstices où la nature subsiste, Rudéral déploie un paysage vivant qui donne voix aux lieux et aux récits qui les habitent. À travers une composition alliant témoignages locaux, sons environnementaux et interactions participatives l’installation invite à écouter ce qui murmure sous nos pas.
Étienne Lavallée sculpte le son comme une matière vivante, fusionnant timbres et textures pour créer des univers sensoriels où musique et image s’entrelacent. Fasciné par le pouvoir de l’expérience audiovisuelle, il compose des œuvres qui éveillent une conscience profonde des enjeux climatiques. Diplômé en composition musicale pour l’image (2023), il a signé des bandes sonores pour documentaires, films expérimentaux, fictions et jeux vidéo indépendants. Aujourd’hui, il poursuit une maîtrise où il explore la relation entre espace, environnement et empreinte humaine. Ses installations et compositions transcendent le simple spectacle, offrant au public un voyage immersif qui redéfinit notre lien avec le monde. À travers ses créations, Étienne invite à repenser l’interaction entre mémoire collective et nature, entre impact et harmonie, établissant un dialogue poétique et transformateur entre l’humain et son environnement.
Malte LEANDER, Charles HARDING — Ecomorphia (32:25 / 2025)
Ecomorphia est une œuvre originale, créée pour le +15 Soundscape Space à Arts Commons. Située dans, et autour d’une forêt, elle est structurée en trois parties qui, ensemble, capturent un voyage métamorphique et cyclique à travers différentes perspectives.
Dans la première partie, nous explorons un espace souterrain. Nous entendons les sons imaginés de la roche mère, du sol et des systèmes racinaires sous une grande forêt, un espace où les organismes se sentent les uns les autres par le biais des vibrations. Les nutriments, les minéraux et la matière se déplacent et s’échangent dans un mystérieux écosystème de grondements et de murmures. Les arbres étendent leurs racines en profondeur, chuchotent, grognent et chantent dans des langues étranges et anciennes. C’est l’espace d’où jaillit la vie, et l’espace où la vie revient lorsque notre corps est prêt.
La deuxième partie remonte au niveau du sol, où nous entrons dans l’esprit de trois voyageurs humains qui se déplacent à travers et autour de ces bois, nous entendons ce qu’ils entendent — c’est le jour présent, et ici aussi, des forces élémentaires sont en jeu. Un orage passager gronde à l’horizon et perturbe les habitants aviaires de la forêt. Plus tard, un messager passe en moto, juste au moment où nos voyageurs empruntent un sentier sous un pont à l’orée de la forêt.
Dans la troisième partie, notre perspective change à nouveau, puisque nous nous dirigeons cette fois vers les cieux aériens, le lieu de naissance du vent qui forme notre souffle. Le souffle nous unit à toutes les plantes et à toutes les créatures de cette planète. Nous approchons des hautes sphères de l’atmosphère. De là-haut, la forêt semble si petite, si loin en dessous. Que manquons-nous en bas? À la fin du vol, nous replongeons, à travers tout cela, à travers le temps, vers l’espace souterrain d’où le voyage a commencé.
Malte Leander est un compositeur et artiste suédois résidant actuellement à Montréal, qui explore la voix à travers la composition texte-son et l’écologie acoustique dans sa pratique artistique.
Vivian LI — Sonic Memories of Fleeting Times | 流声逝忆 (15:00 / 2025)
Sonic Memories of Fleeting Times | 流声逝忆 est une pièce acousmatique multiphonique spatialisée, avec une approche documentariste, explorant les thèmes de l’intimité, de la mémoire et du temps à travers une esthétique inspirée du radio art. L’œuvre s’appuie sur des enregistrements sonores autobiographiques, capturant des moments à la fois banals, intimes et profondément personnels, pour créer une expérience immersive où l’auditeur.e est transporté.e dans une autre réalité, un autre espace-temps.
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A collection of lived experiences—
      laughter, rain, eavesdropped conversations—
      preciously fading, as they form.
To remember is to listen closely,
      before they recede into the realm of memories.
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“The curated recording is a hedge against mortality, the fragility of memory, and the ever-receding substance of history.” — Jonathan Sterne
Vivian Li est une artiste sonore et compositrice basée à Tiohtià:ke/Montréal, dont le travail explore l’interaction fragile entre la mémoire, la présence et la nature éphémère de l’expérience vécue. À travers des enregistrements de terrain, des techniques radiophoniques et une composition spatiale, elle construit des environnements sonores immersifs qui oscillent entre documentation et poésie — où les rires, la pluie et les conversations à demi entendues deviennent des archives résonnantes d’expériences vécues.
Fraîchement diplômée de l’Université de Montréal, sa pratique s’ancre dans l’acte d’écouter comme forme de préservation, mettant en scène des ambiances à l’évolution lente, des enregistrements autobiographiques et des textures tactiles pour transformer des moments d’introspection en espaces sonores partagés.
 
  
      Betty LING — Cascade (2025) (vidéo — 4:00 / 2025)
Librement inspirée de Dripsody de Hugh Le Caine, Cascade est une œuvre audiovisuelle centrée sur l’exploration sonore à partir d’enregistrements vidéo et audio de gouttes d’eau tombant dans un verre. Ces sons ont été transformés et traités afin de créer un récit sonore à l’intensité croissante. La pièce met en lumière la dynamique émotionnelle et l’évolution du matériau sonore, illustrant l’élan créatif et les processus d’expérimentation qui accompagnent la naissance d’une œuvre musicale contemporaine.
Betty Ling est compositrice, ainsi que réalisatrice et artiste visuelle, spécialisée dans l’intersection du son, de l’image et du récit. Actuellement étudiante à l’Université de l’Alberta, elle développe une pratique musicale intégrant le cinéma et les arts visuels, afin de concevoir des expériences immersives et pluridisciplinaires, caractérisées par une profondeur émotionnelle et une exploration créative du sonore.
Lauré LUSSIER — Thèmes & Variations (31:00 / 2025)
Thèmes & Variations fait partie du duo (Rondo et Thèmes & Variations) dans l’œuvre complète «Drifsways». Dans Thèmes & Variations, l’arc s’élance vers l’avant: non pas un, mais deux thèmes, chacun s’ouvrant sur une lignée singulière. Ici, les variations ne sont point parures — elles sont érosion, renaissance, travestissement.
Avec un style et une approche de la musique inimitables, la musique Électro Orchestrale de Lauré Lussier se caractérise par une fusion de tradition et d’innovation. Issus d’une fusion consciente des influences musicales expérimentales (électroacoustiques) et de concert (classiques), émergent des œuvres musicales captivantes, avec des atmosphères sonores immersives minutieusement élaborées. Les auditeurs sont emportés dans des voyages sensoriels uniques et intenses. Lauré s’efforce de créer une musique ÉlectroOrchestrale iconoclaste, surprenante et tumultueuse, à la fois belle, intense, captivante et époustouflante, en évitant les approches artistiques qui peuvent trop facilement être réduites à des étiquettes. Lauré Lussier détient deux baccalauréats en musique, de l’Université McGill et de l’Université de Montréal.
Alexandra MAISON — … Une fois j’ai vu… (3:16 / 2025)
Cette œuvre s’inscrit dans le projet d’un album mêlant électroacoustique et instruments traditionnels. Ce projet est dirigé par le professeur Thierry Gautier, dans le cadre de cours privés à l’Université de Sherbrooke.
… Une fois j’ai vu… est le titre d’une peinture de Gilles Marcou, artiste québécois engagée dans la lutte pour la protection de la faune canadienne.
Elle y dépeint un loup sur fond clair, trois oiseaux s’échappant de sa gueule. Sur son postérieur, un cœur est tatoué.
L’œuvre sonore prend le parti d’installer le paysage visuel présent sur la peinture: un loup, seul, dans la forêt. Le ton est mystérieux, presque dramatique par moments, et une période d’instabilité et de mal-être se fait sentir. Le loup a-t-il des émotions enfouies en lui que l’Homme ne peut apprivoiser?
Lorsque les instruments entrent, l’auditeur confond sa propre identité avec celle du loup; cherche des réponses à la peinture dans sa propre conscience. Puis les instruments se fondent avec le paysage sonore, s’ensuivant une véritable fusion entre le spectateur et le sujet de l’œuvre. L’Homme appartient à la nature, et ne devient plus qu’un avec l’animal.
L’ambiance prend une tournure plus légère, cherche un objectif dans cette solitude. Enfin, l’intégralité des éléments musicaux se joignent pour mener à un fade-out sur la réalisation, la réponse à ses questions: les oiseaux qui s’envolent et signifient toute sorte de liberté: de pensée, de mouvement, du vivant.
Cela mène finalement vers le crescendo final de la libération de sa rancœur envers l’Humanité, si longtemps enfouie. Dès lors, l’Homme redevient loup. L’Homme fait de nouveau parti de la Nature.
Alexandra Maison est une jeune compositrice, multi-instrumentiste et porteuse de projets basée au Québec. Après avoir suivi une formation en musique moderne et interprétation en basse électrique en France, elle entame une licence pour se spécialiser en arts et musicologie à l’Université de Toulouse. C’est lors de sa dernière année qu’elle décide de traverser l’Atlantique, et qu’elle y découvre sa passion pour la composition musicale à l’Université de Sherbrooke.
Inspirée par l’esthétique merveilleusement macabre de Danny Elfman pour les films de Tim Burton et de Russel Shaw pour la série de jeux d’aventures Fables, ses dernières créations sont teintées d’un équilibre entre la douceur d’une fantaisie et l’étrangeté de l’inconnu, tout en mariant l’orchestral à l’électronique: L.A Noire, Follet, ou encore Cœur de Glace qui lui valut de remporter le concours de composition pour l’OSET en 2025. Récemment, elle compose et arrange également des œuvres orchestrales et épiques pour jeux-vidéos d’aventure: Final Fantasy VII (Orchestre Checkpoint), Call of Victory, Warriors of the Mountains, Cyberpunk etc.
Au-delà de la composition, sa persévérance et son implication l’ont mené à participer à plusieurs projets d’envergure ces dernières années: développer l’orchestre Checkpoint fondé par Francis Busque, composer la bande sonore de plusieurs courts-métrages dont Spring (2024) en collaboration avec Nicola Laflamme Ledesma, gagner le concours de logo graphique de l’Ecole de Musique de l’UdeS ou encore donner des conférences sur l’égalité des genres en musique à l’occasion du projet de recherche mené par Ariane Couture. En 2025, elle joue également du saxophone au show de fin BAC, des percussions dans l’orchestre de Broadway UdeS, et en soliste sur la vidéo promotionnelle du nouvel EP de Jacob Lefrançois: Intelligere. Elle jouera prochainement de la basse électrique durant la performance d’In C de Terri Riley, à l’initiative d’Andrea Gozzi et de l’ensemble électroacoustique Lumi°e°res.
Elle poursuivra son parcours au DESS à l’Université de Sherbrooke, où elle collaborera avec des programmeurs et artistes afin de réaliser son propre jeu-vidéo, ce qui lui permettra d’intégrer l’entièreté de sa musique et de la publier sur la plateforme Steam. Peut-être serez-vous parmi cette équipe?
Jesse Frank MATTHEWS — Chippawa Creek 2 (pond dub) (3:00 / 2025)
à écouter en stéréo
Michael MCCORMICK — Sodas 2123: Improvisation (37:12 / 2024)
Hugo MENCHI — In Mãra (10:30 / 2025)
Laissez-vous emporter dans un état nommé In Māra, un voyage à travers un rêve en eau intérieure.
Nous plongeons dans une valse rythmée par les interruptions abruptes d’un discours, où l’imperceptible et l’imprévisible nous invitent à habiter l’indéfini. L’auditeur se retrouve projeté dans un espace hors du temps, aquatique, en suspension et onirique.
Cette pièce explore une zone de friction entre textures habitées et gestes fantomatiques, où coexistent des présences sonores à la fois précises et intangibles. Ces sons semblent tisser entre eux un langage caché, sensoriel, une communication subtile et intuitive. Chacun répond à l’autre par des voies sensibles, non verbales, comme s’ils refusaient de dévoiler l’entièreté de leur potentiel.
In Māra est une tentative de rendre audible un monde intérieur en constante évolution où l’équilibre émerge du déséquilibre, comme une pulsation vitale. Un rêve aquatique, vivant, et fragile, où nos mythes se diffusent au travers des plis du son.
Des sons aux couleurs percussives, des rythmes à la fois énergiques et chargés de sensibilité: c’est ce que propose l’univers de Hugo Menchi.
Les résonances humaines et sonores qu’il porte, et qui lui sont chères, se font ressentir lors de chaque prestation, en souvenir de ces instants truculents.
Sa curiosité et son goût pour la découverte de nouvelles ambiances lui ont permis d’étendre son expérience sur de nombreuses scènes en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord.
Il a aussi cofondé et mis en place la plateforme Insideout en mars 2020. Durant la pandémie, il était primordial pour lui de poursuivre ses recherches dans cette idée d’échange et d’ateliers, où des artistes de partout sur la planète pourraient, comme lui, rester connectés et partager cette passion qu’est la création musicale.
Dans cette continuité, il a cofondé le label SOAME Records avec Oxyde B, dans le but de livrer des voyages sonores et un lâcher-prise, tout en éveillant nos sens de l’écoute.
Voyageant entre performance en direct, composition immersive et spatialisée, Hugo Menchi aborde la musique comme un vaste laboratoire de recherche et d’évasion.
Il approfondit actuellement sa pratique au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal, dans la section électroacoustique, auprès de Martin Bédard.
Marco NERI — ɦieroPhony (5:10 / 2024)
ɦieroPhony est une composition assistée par ordinateur pour soprano, alto, piano et électronique.
Cette œuvre explore un moment fugace au cours duquel les sens sont submergés par une réflexion intérieure intense. Elle s’inspire du concept de hiérophanie, introduit par l’historien des religions Mircea Eliade. Pour Eliade, une hiérophanie désigne la manifestation du sacré dans la vie quotidienne — un instant où l’ordinaire est soudainement transformé par une sensation d’extraordinaire. Plutôt que d’invoquer des symboles religieux, la pièce évoque l’émergence soudaine d’une révélation intérieure à travers la réflexion et le son.
Cette morceau commence avec un ambiance sonore dans un marché de rue, qui ralentit progressivement jusqu’à devenir statique. Cet enregistrement est ensuite minutieusement déconstruit, en accordant une attention particulière aux nuances timbrales des voix humaines et des sons. Des centaines de micro-échantillons en ont été extraits, puis transformés en motifs rythmiques à l’aide de techniques de sampling numérique. Ces boucles, d’une durée allant de 5 à 80 millisecondes, mettent en valeur des fragments sonores préservant une identité timbrale cohérente.
Pour ajouter davantage de complexité, une synthèse granulaire a été utilisée afin de construire des textures harmoniques qui complètent ou contrastent avec les motifs rythmiques issus des échantillons d’origine. Les sons ainsi obtenus ont ensuite été classés selon leurs caractéristiques timbrales et leur registre, formant une structure en couches multiples.
Afin d’établir une interaction cohérente entre l’électronique et les instruments acoustiques, les caractéristiques timbrales des échantillons ont été traduites en parties instrumentales à l’aide d’un programme d’analyse du timbre. Bien que ce programme fournisse des approximations efficaces de la hauteur et de la couleur sonore, ses résultats rythmiques sont souvent rigides et difficiles à interpréter. Dans cette composition, les lignes instrumentales sont jouées avec une grande souplesse rythmique, permettant aux interprètes de s’éloigner temporairement de la piste électronique, puis se réintégrer — créant ainsi une expérience sensorielle unique, dans laquelle les éléments acoustiques et électroniques sont intimement entremêlés.
Marco Neri ne croit plus à la réalité; il croit aux arts. Sa pensée magique / spirituelle l’a amené à créer toutes sortes de paysages sonores oniriques. Sa musique mélange continuellement d’éléments électro-acoustiques et cherche á motiver le public à profiter de l’extase du son. Sa musique a été présentée au Mexique, au Canada, aux États-Unis, en Belgique, à Cuba, en Espagne et en France. Il a collaboré depuis plus de dix ans avec plusieurs compagnies de danse contemporaine, notamment Ideatracciones Danza. En 2013, il a cofondé l’orchestre de jeunes Onepanko à Mexico, en tant que compositeur et producteur. En 2015, il a lancé le label de musique ARStudio pour donner vie à plus de 50 enregistrements de musique de concert par de jeunes musiciens. Il explore actuellement la musique du film, ayant collaboré avec des réalisateurs français, canadiens et mexicains. Finalement, en avril 2022, il a obtenu le diploma de la maîtrise en composition à l’Université de Victoria.
Indigo OLSON — For Vazha (5:20 / 2025)
For Vazha est un œuvre électroacoustique, composé en 5.1 pistes, basé sur la prose de la poésie Géorgienne, et les melodies des rites funéraires, particulièrement les œuvres de Vazha-Pshavela. L’œuvre était composé avec des échantillons de piano cordonnée avec les tons des rites funéraires, la design sonore générée en utilisent un moteur de la synthèse Karplus-Strong customisé en Max/MSP, et des enregistrements des carillons à vent et des pierres tombantes.
Cet œuvre est formé avec une trajectoire de martyre, pendant que les elements se ralentissent et se fondent graduellement autour d’un chant funèbre, les gestes sonores plus rapides deviennent plus rares, et un mélodie saturnien de guitar nous emporte au passage finale de la chagrin.
Indigo Olson est une musicienne, compositrice, et cinéaste transféminin, qui habite et travaille à Tio’tia:ke / Montréal. Née dans la campagne de la Caroline du Nord, sa pratique compositionnelle est façonnée par un attachement à la musique Bluegrass, la musique “humaniste,” dont l’intention est de se rapprocher les gens. Elle à présenté plusieurs installations sonores et des œuvres électroacoustique dans la ville de Montréal et internationalement. Actuellement, elle est en train de achever son diplôme d’études électroacoustique à l’Université de Concordia.
Laurent PELLERIN — Huis clos (11:53 / 2024)
L’expression «à huis clos» renvoie à ce qui est débattu à portes fermées, sans l’admission du public.
Dans le contexte de cette œuvre, le huis clos vient représenter un territoire interne et personnel, délimité par les frontières abstraites de la psyché. Mon travail de spatialisation m’a permis d’imaginer et de mettre en place un univers souple aux dimensions variables et dynamiques, passant de l’imminence claustrophobe au vertige de la grandeur démesurée. Cet univers psychique demeure animé de comportements erratiques qui semblent chercher à s’extirper de la sombreur oppressante qui les entoure; des fragments déchaînés qui luttent frénétiquement contre leur effacement au sein de l’abîme psychologique.
Laurent Pellerin est un compositeur et artiste originaire de Sherbrooke, basé à Montréal. Après l’obtention d’un diplôme d’études collégiales en interprétation jazz au saxophone et au piano, il découvre un penchant pour la composition sur support numérique et amorce un baccalauréat à l’Université de Montréal, complété au printemps 2025. Son travail créatif tente d’établir des correspondances interdisciplinaires entre la musique et autres disciplines des arts (cinéma, peinture, littérature) ou des sciences humaines (psychologie cognitive, psychanalyse, philosophie). Ses compositions des trois dernières années touchent autant aux modalités fixées qu’en temps-réel, s’étendant de l’acousmatique et la vidéomusique aux performances mixtes. À titre de travailleur autonome, ses activités intègrent la production, l’arrangement ainsi que l’enregistrement et le mixage de répertoires classique et populaire.
 
  
      David PIAZZA — Topologies d’intrication (vidéo — 8:30 / 2025)
Systémique musicale des propriétés fonctionnelles de réseaux d’interdépendance paramétriques/gestuels et d’écoute. Les dialogues transmédiaux visent l’émergence d’une forme à travers l’improvisation.
David Piazza est un compositeur et étudiant au baccalauréat en musiques numériques à l’Université de Montréal. Sa passion pour l’acousmatique et le temps réel le pousse à envisager les modalités d’une hybridation des formes et d’une convergence possible de leurs potentiels d’expression.
Louis-Thomas PINEAULT — Entomorphérences (6:28 / 2025)
De quoi parlent les insectes? Ont-ils quelque chose à nous dire?
Entomorphérences est une invitation à tendre l’oreille vers l’infiniment petit. C’est une exploration de notre manière d’écouter, de projeter et d’interpréter le langage des autres formes de vie, mais aussi de notre tendance à les humaniser.
En mêlant des enregistrements réels d’insectes à des textures sonores évoquant intuitivement leur univers, Entomorphérences explore la frontière floue entre perception et imagination. Quelles intentions y projetons-nous, et que révèlent-elles sur nous-mêmes?
Louis-Thomas Pineault est un compositeur électroacoustique étudiant présentement à l’Université de Montréal. Grandement influencé par son parcours en agriculture biologique, sa démarche artistique est profondément ancrée dans son lien avec la terre, façonnant les thèmes qu’il explore dans son œuvre. En alliant le field recording avec une conception sonore soignée, il crée des récits sonores immersifs qui reflètent une profonde sensibilité au monde naturel. À travers ses compositions, il invite l’auditeur à réfléchir aux relations complexes entre les humains et les autres êtres vivants, ainsi qu’aux défis environnementaux auxquels nous sommes collectivement confrontés.
James PLAYER — Camino de Santiago (10:39 / 2025)
Camino de Santiago est une composition sonore à 8 canaux créée à partir d’enregistrements de terrain recueillis lors de la marche sur le Camino Portugués de Porto à Santiago de Compostela avec mon père et mon frère. L’œuvre est à la fois un journal sonore et une méditation sur le mouvement, la mémoire et l’expérience partagée.
Traversant une tapisserie changeante d’environnements — de l’énergie vibrante d’un concert dans une cour de ville animée, à la résonance dramatique des cloches d’église, en passant par l’écoulement des rivières et des ruisseaux de campagne — la pièce invite les auditeurs à marcher avec nous. Au fond, Camino de Santiago explore l’interaction entre l’espace physique et l’espace intérieur, entre la présence et la réflexion.
James Player est étudiant en quatrième année d’études électroacoustiques à l’Université Concordia de Montréal. Sa pratique créative englobe la composition multicanal, le son pour l’art vidéo et la performance expérimentale. Bien qu’une grande partie de son travail récent explore l’audio spatial immersif et l’enregistrement de terrain environnemental, il reste enraciné dans sa formation de guitariste, avec un intérêt particulier pour l’improvisation libre.
 
  
      Kasey POCIUS — On The Edge (vidéo — 14:00 / 2024)
Des Cendres RIVIÈRE — Eskers (8:45 / 2025)
Le cœur gelé d’une colline recouverte de sphaigne
      Un flan de montagne qui lentement se liquéfie
      L’infinité des polygones structurant le sol toundrique
      Je pense sans cesse au Nord en écoutant le lac fondre chez mes parents. J’écoute les
      grincements du toit de tôle de la cabane du rembourreur (un drôle de nom pour le cabanon) où
      on range la nouvelle souffleuse, les anciens outils de grand-papa, les réchauds pour faire les
      grosses batches de rillettes, le vilbrequin pour faire des trous dans le lac l’hiver et milles autres
      objets qu’y faudrait trier. Fin février début mars, le temps des sucres commence, il pleut un
      peu. Je me demande si je devrais rester sur le quai pour mes prises de son où si la glace est
      assez solide pour aller mettre mes hydrophones plus loin. Je pense aux glaciers de l’île
      d’Ellesmere et je me demande si un jour je pourrai aller les écouter glisser lentement vers
      l’océan.
Mi-homme, Mi-Grenouille, Des Rivière est un·e artiste Montréalais aux pratiques multiples qui s’intéresse principalement à la musique ambiante, au plus qu’humain et aux diverses formes d’obsolescence que peuvent prendre les outils musicaux. Mêlant synthèse, soundscapes et enregistrements sur bandes magnétique, iel créé des univers sonores chimériques donnant vie aux créatures cachées et aux vieilleries de fond de grenier.
Pisteur animalier de formation, cueilleur, naturaliste et enthousiaste de l’enregistrement de terrain, une grande partie de son travail tourne autour de l’écologie du son et de l’observation des systèmes qui structurent notre écoute ainsi que la vulgarisation scientifique.
Pianiste et harpiste depuis la petite enfance et maintenant compositeur électronique depuis une dizaine d’années, iel a suivi un parcours musical classique jusqu’à l’âge adulte pour ensuite se diriger vers le programme de musique numérique à l’Université de Montréal afin d’élargir le spectre de ses compétences.
Ce changement de parcours le mènera vers une pratique hybridant l’instrumental, l’électronique et l’enregistrement de terrain où iel alterne entre la création de musiques lentes favorisant l’écoute profonde, de la musique pour les clubs, des installations performatives et une variété de collaboration avec des artistes visuels.
 
  
      AC RIZNAR — sédiments (vidéo — 6:00 / 2025)
Il est sorti, et tout ce que je pouvais faire, à ce moment-là, c’est sentir la terreur me paralyser.
      Je l’ai reconnu tout de suite.
      Je ne me souviens pas avoir eu le choix, et surtout, je ne savais pas. Cela m’a pris des années à reconnaître ces sensations, et à présent, tout me semble limpide.
      Je te reconnais, tu es là.
      Tu fais partie de moi, tu restes là, sans ciller devant les milliers de chose qui me traversent.
AC Riznar est un musicien·ne, compositeur·ice et artiste visuel basé à Montréal. Auteur·e-compositeur·e-interprète, iel étudie également au Département de musique numérique de l’Université de Montréal. Principalement intéressé·e par les récits oniriques, impliquant des superpositions et des boucles, tout en encourageant un processus créatif intuitif.
 
  
      Nick RYAN — 6 mini sound installations for the rooms in your house (vidéo — 6:28 / 2021)
“As a child I had wanted to become an automobile, but then I grew up to be thirty years old.” — Russell Edson
Filmée au domicile de l’artiste pendant la pandémie de COVID-19, 6 mini sound sculptures for the rooms in your house explore le potentiel musical et sonore caché des objets ménagers de tous les jours.
La vidéo de 6 minutes et 28 secondes se compose de 6 vignettes (et d’un épilogue), chacune se déroulant dans une chambre différente de la maison de l’artiste et présentant une sculpture sonore différente réalisée à partir d’objets propres à cette chambre. Délibérément peu technique et facile à reproduire, chaque vignette invite le spectateur à considérer des biens de consommation familiers comme des instruments de musique potentiels et démocratise ainsi l’acte de création musicale en rendant les matériaux nécessaires presque accessibles à tous.
L’artiste a déclaré à propos de l’œuvre «6 mini sound sculptures… représente ma tentative d’utiliser le jeu, l’imagination et l’humour pour faire face à la monotonie, aux restrictions et à l’isolement de la pandémie. Malgré mes efforts pour rester léger, l’absurdité, la tension et la frustration que beaucoup d’entre nous ont ressenties pendant cette période se glissent également dans l’œuvre, de diverses manières subtiles».
Nick Ryan ( N.M. Ryan) est un artiste interdisciplinaire et un compositeur basé à Montréal, Québec. Ses installations ont été présentées dans le cadre de Tenor Notation, Art Matters, Suoni del Popollo, Vivier Interuniveristaire, Ultrasons et 21st Century Guitar. Ses compositions ont été interprétées par le Quatuor Bozzini, Instruments of Happiness, le Quatuor de Guitare du Canada et l’Orchestre Métropolitain de Montréal.
Il termine actuellement une maîtrise en composition et création sonore à l’Université de Montréal.
Alejandro SAJGALIK — Warp Siege (8:40 / 2025)
Une dépressurisation alchimique. Des vrilles ascendantes forment de fines incisions, par où s’échappent des sons gonflés et instables. Des filaments spectraux jaillissent et déferlent en fissions rythmiques, perçant un vide infini.
Alejandro Sajgalik est chorégraphe et compositeur. Il fabrique des mondes où le corps affronte le déracinement métaphysique contemporain et le pouvoir de la technologie. Formé en architecture, il développe une approche hybride mêlant danse, musique électroacoustique, scénographie, et récits inspirés d’épopées mystiques. À Montréal, il présente d’abord trois solos: N’importe où hors du monde (2018), Cantos para los insaciables (2019) et Materia Prima (2022). En 2024, il crée Nova Express, une odyssée futuriste où six interprètes naviguent l’émergence d’un monde nouveau à bord d’un radeau fait des décombres d’un orgue. Lauréat du programme d’échange chorégraphique Québec/Bassano (Italie), il reçoit également un prix pour sa sonate Novae I au concours Jeu de temps / Times Play du CEC. Ses œuvres sont portées par le Conseil des arts du Canada, le CALQ et le Conseil des arts de Montréal. Il étudie actuellement au Conservatoire de musique de Montréal, dans la classe de Louis Dufort.
Michele SELVAGGI — Quondam, Apparatus (16:30 / 2023)
Quondam, Apparatus a été écrit pour le [*supprimé pour préserver l’anonymat*] en collaboration avec le Musée Tinguely. La conceptualisation de cette œuvre s’est imposée à la fois comme une continuation de mon exploration du concept d’entropie sonore — dans la continuité directe d’une série d’œuvres que j’ai créées au cours de l’année écoulée — et comme une nouvelle recherche sur les recréations acoustiques d’environnements du monde réel; dans ce cas particulier, je cherchais à recréer les machines cinétiques de Jean Tinguely. Avant de commencer cette œuvre, le Musée Tinguely m’a fourni divers échantillons enregistrés de machines, chacune ayant son propre caractère. J’ai classé ces enregistrements dans l’espace en fonction de leur relation entropique les uns par rapport aux autres, en tenant compte du contenu spectral, de la structure sonore et de la complexité de chaque entité, créant ainsi, en substance, un réseau machinique à travers lequel l’œuvre devait voyager.
Les machines existent en tant qu’êtres singuliers dans le musée lui-même, destinées à être écoutées individuellement et successivement; je voulais sortir chaque entité de son contexte temporel et matériel, en la plaçant dans un conglomérat plus vaste et saturé qui grandissait, s’étendait et évoluait en complexité au fil du temps. Souvent, les mouvements internes des machines sont explorés en détail, représentés par des instruments ou révélés par un filtrage acoustique. Sept transducteurs fixés à différentes parties du piano et à différents instruments à percussion permettent à certaines composantes des machines seulement d’entrer dans l’espace de l’ensemble; cette forme de filtrage acoustique permet à chaque machine d’être transformée par l’instrument lui-même, où elle peut ensuite être doublement réinterprétée par les instruments et les objets en direct. De plus, une machine Tinguely en direct devient son propre joueur au sein du schéma sonore, travaillant en tandem avec l’ensemble/le nuage électronique existant — déjà agité et ondulant de micro-mouvements mécaniques — pour créer une hyper-machine supposée. L’idée de transformation progressive dans cette œuvre reflète le débat actuel sur la manière dont certaines technologies mécaniques ont évolué, se maintiennent aujourd’hui et évolueront dans un avenir proche à mesure que de nouveaux développements seront réalisés dans le domaine de la mécanisation et de l’industrialisation.
Justin TATONE — XIV. Concord 1 - 5 With Concordia Laptop Orchestra (Stereo) (22:15 / 2025)
Concord est une exploration de la coexistence, sur les plans conceptuel, sonore et spatial. La composition s’interroge sur la manière dont des éléments sonores divergents peuvent partager un même espace sans se fondre dans l’uniformité, invitant l’auditeur à appréhender la différence non comme un conflit, mais comme une présence stratifiée. L’idée de coexistence est tissée dans toutes les dimensions de la pièce. De manière extrinsèque: à travers la spatialisation (diffusion), le contexte culturel et le sens sémantique. Et intrinsèquement: dans les éléments mêmes de la composition — les tons, rythmes, phrases et gestes qui reflètent la coexistence à des niveaux micro et macro.
La pièce se déploie dans un environnement multicanal quadriphonique composé de deux paires stéréo distinctes: l’une à l’avant du public, l’autre à l’arrière. La paire avant présente des enregistrements bruts captés lors d’une manifestation sur le campus de l’Université Concordia, durant laquelle les étudiant·e·s demandaient le désinvestissement de l’université des entreprises liées au complexe militaro-industriel. Ces enregistrements sont associés à une paire arrière contenant des versions transformées du même matériel, traitées par vocodage spectral.
Ce traitement spectral utilise les caractéristiques sonores de l’Orchestre de portables de Concordia, superposées aux enregistrements de la manifestation via un processus récursif de filtrage en bandes et de suivi d’enveloppes. Les textures obtenues reflètent mon intérêt plus large pour la biomimétique sonore: l’imitation de comportements sonores naturels et organiques par des moyens synthétiques ou numériques. Le contraste entre sons bruts et sons transformés crée un dialogue continu entre source et mutation, nature et artifice, représentation et abstraction.
Les enregistrements de terrain ne sont pas seulement du matériau sonore: ce sont aussi des ancrages sémantiques. Bien que Concord ne soit pas explicitement politique, il n’est pas neutre. L’inclusion et la transformation de sons de manifestation situent la pièce dans un discours sur la désobéissance civile et la perturbation sonore. Concord n’exprime pas son propos par une déclaration directe, mais par sa forme: par la coexistence de matériaux et de perspectives qui, autrement, sembleraient incompatibles — des étudiant·e·s en colère et leur institution, une onde sinusoïdale et son double légèrement désaccordé — tous en chemin vers une concorde, une consonance, comme le suggèrent les premiers et derniers gestes de la pièce.
L’idée de coexistence m’est venue en entendant un·e saxophoniste produire un growl puissant lors d’un concert de jazz. Cette technique, dans laquelle l’interprète fredonne une version légèrement désaccordée de la note qu’il ou elle joue à travers l’instrument, crée une texture riche en battements, exemplaire de la coexistence de deux sons similaires mais divergents. Mes tentatives pour recréer numériquement ce phénomène ont échoué à reproduire sa nuance acoustique, mais ces échecs ont ouvert de nouvelles pistes de composition, me menant finalement aux techniques de vocodage qui définissent le langage sonore de Concord.
D’autres procédés renforcent ce thème central. La synthèse additive est utilisée pour reconstruire une onde triangulaire, avec des décalages de phase aléatoires appliqués à chaque harmonique, produisant ainsi des motifs de battements complexes. Ces interférences, souvent perçues comme dissonantes ou instables, sont ici traitées comme des instances de coexistence. Des structures cadentielles émergent tout au long de la pièce, non comme lieux de résolution, mais comme gestes d’interruption ou de pause: des harmonies temporaires qui reconnaissent la tension sans la résoudre. Le rythme et la mesure sont également superposés: certains motifs proviennent du pouls naturel des enregistrements de la manifestation, d’autres sont joués par l’orchestre de portables. Ces strates rythmiques évoluent indépendamment tout en dialoguant, créant un environnement rythmique pluriel.
Au final, Concord est un espace où conflit et harmonie ne sont pas opposés, mais cohabitent. C’est une œuvre sur l’écoute profonde: de la protestation, de la transformation, de la tension, et des possibilités silencieuses de la présence. Ici, la coexistence ne vise pas la résolution, mais la tenue d’un espace pour la contradiction, la perturbation, et la beauté incertaine qui surgit quand les choses sont autorisées à exister ensemble, sans s’annihiler.
La pratique du compositeur et artiste sonore canadien TATO (Justin Tatone) est ancrée dans la biomimétique sonore, utilisant des techniques de synthèse sonore pour créer des représentations sonores de la nature à partir de matériaux non naturels. Les concepts d’indétermination, de systèmes génératifs et d’improvisation sont au cœur de cette démarche.
À travers ces méthodes, il explore des textures apparemment organiques en utilisant des matériaux synthétiques. Travaillant à l’intersection du son, de l’image et des médias procéduraux, TATO construit des environnements qui interrogent la manière dont la technologie interprète, déforme et abstrait la nature. Sa pratique engage de manière critique les esthétiques du machine learning, les processus récursifs et les tendances à l’aplatissement induites par l’automatisation. L’approche multimédia de TATO établit des ponts entre les disciplines tout en gardant un focus constant sur la métaphore écologique, la perturbation non violente, et sur les croisements entre contrôle, décomposition et illusion.
Son principal outil de composition est son système modulaire Eurorack, qu’il a conçu en 2022. Ce système avancé lui permet d’interagir avec le son à un niveau structurel profond, intégrant des techniques électroacoustiques telles que la manipulation en temps réel, les enregistrements de terrain et le traitement numérique. Son travail se distingue par un engagement à la fois envers l’innovation technique dans la création sonore biomimétique et envers l’intention de créer des environnements qui réagissent et semblent vivants, sans pour autant posséder une véritable agentivité. Cet intérêt pour une nature artificielle, en partie influencé par un monde de l’art fasciné par l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle — qu’il perçoit comme un refuge illusoire face à la violence du monde réel — traverse toute son œuvre. Des thèmes critiques à l’égard de l’usage de la violence comme outil de changement social et de la complaisance envers celle-ci émergent, reflétant son engagement envers la perturbation non violente comme mécanisme fondamental de transformation significative et comme base de sa philosophie.
Le parcours académique de TATO en études électroacoustiques à l’Université Concordia, enrichi par les conseils de mentors tels que le producteur et auteur-compositeur double platine Joe Segreti et le compositeur expérimental Adam Basanta, a façonné sa double expertise en musique commerciale et expérimentale. Cette combinaison d’influences lui permet de naviguer dans les deux mondes et d’y contribuer activement.
TATO a composé pour des ensembles tels que le Concordia Laptop Orchestra ainsi que pour son propre ensemble électronique expérimental BEWELL. Son intérêt pour la création d’environnements naturels se déploie aussi bien en studio qu’en contexte dynamique et en temps réel. Par ailleurs, ses contributions à la conception sonore et à la composition pour le cinéma ont été reconnues dans des projets primés, notamment Coller Pour Crier, réalisé par Éléonore Delvaux-Beaudoin. Ce film a été récompensé dans des événements prestigieux tels que le Festival Fantasia, le Festival Filministes et l’Intercollégial de cinéma à Rimouski, au Canada. En plus de ses projets cinématographiques, TATO a réalisé du design sonore pour des publicités commerciales et a travaillé sur des albums d’artistes montréalais.
Il est également le fondateur et directeur de BASTION, un collectif de hip-hop établi en 2022, dans lequel il joue toujours un rôle actif en direction artistique et en production.
Grâce à l’ensemble de ses projets, TATO a reçu le prix Hugh and Trudi Le Caine en électroacoustique (2024), le prix Alain Thibault en électroacoustique (2024), ainsi que le prix commémoratif Robert Daniel Ball pour la musique (2025). En 2025, TATO a été invité au 23e Festival International de l’Image à Manizales, en Colombie. Ce voyage, financé par l’Université Concordia et la famille Peter N. Thomson, lui a offert l’espace et les ressources nécessaires pour achever son album HYPERPHANTASIA. Cette collection contemporaine de compositions électroniques explore les imageries mentales intrusives, notamment autour de la violence, de l’angoisse existentielle et des scénarios catastrophiques, montrant le processus artistique de TATO qui traduit ces visions internes en expériences sonores par le biais du design sonore. Après avoir présenté l’œuvre au Festival International de l’Image et reçu des retours critiques à l’échelle internationale, TATO a ramené le projet à Montréal pour finaliser la documentation et publier l’œuvre accompagnée d’un recueil d’essais qu’il a rédigés durant la composition de l’album.
Aurélie THÉROUX SÉNÉCAL — Je meurs en français, merci (4:03 / 2025)
Je meurs en français, merci est une œuvre électroacoustique en quatre mouvements, chacun arrimé à un moment référendaire de l’histoire québécoise. Associés aux saisons, ces mouvements traduisent, par le son, les cycles d’espoir, de chaos, de lassitude et de résistance. La pièce s’appuie sur des séquences de jeu, des archives de discours politiques et un poème original pour déconstruire les récits souverainistes avec brutalité. Ce n’est pas une élégie, mais un cri rauque venu du ventre. L’indépendance n’est pas morte, elle s’étouffe à moitié dans notre gorge, chaque fois qu’on choisit le silence.
Aurélie Théroux Sénécal
      Grand fille
Grand Fille est le projet électroacoustique d’Aurélie Théroux Sénécal, une artiste sonore qui défie les frontières du sonore et du politique. À travers des systèmes de no input, des bruits industriels et des voix manipulées, elle crée une musique intense et abrasive, loin de toute fragilité. Son travail explore les dynamiques de pouvoir et de résistance, et cherche à perturber l’auditeur par des textures provocantes et des compositions qui revendiquent une forte dimension politique. Sur scène, Grand Fille incarne une performance brute et engageante, où l’électronique se transforme en un outil de révolte et de réflexion sur les enjeux sociaux contemporains. La musique de Grand Fille est un appel à la réappropriation sonore et à l’affirmation d’une voix dissidente.
Clarence TREMBLAY — Bathroom Blues (3:22 / 2025)
Hugo TREMBLAY — amalgame (20:54 / 2025)
Contemplation de l’impact sonore des moteurs à explosion — en l’occurence, des avions — dans un environnement réverbérant. L’idée est donner à entendre toutes les micro-répercussions du cri d’un avion, jusqu’à emplir un espace donné… de bruit. De l’explosion (x’) au cri (n), du cri aux multiples plaintes (Hn), des plaintes au bruit.
Étant donné que nous pourrions avoir le devoir de débruiter collectivement notre environnement, j’ai transversé momentanément le pseudo-bruit (façonné de 1024 sinusoïdales simultanées) dans une post-harmonie tendue entre réminiscence et chaos. Voilà une «piste de réflexion», à méditer une fois redescendu·e·s sur terre…
Créée à l’occasion des concerts (Essaimage) d’Audiotopie.
 
  
      Z VINHEIRAS — 0 (vidéo — 3:45 / 2024)
La tension entre le temps et l’espace, l’espace et le non-espace, l’être et le non-être.
      Ou la tension de naître.
Un cycle complet, peut-être.
Improvisateur·ice, auditeur·ice, marcheur·se, DJ, écrivain·e, artisan·e, nomade.
Keith WECKER — Heavy Gestures (6:32 / 2024)
Robert Jackson WHITE — 8.244 (5:39 / 2025)
Cette pièce s’inspire du nombre d’instruments appartenant au département électroacoustique de l’Université Concordia, et des nombreuses heures que le compositeur a travaillé dans le studio 8.244 de l’Université Concordia. Il commence par des phrases rythmiques jouées sur les cordes et les compartiments métalliques d’un instrument personnalisé appelé «Primordium». Il s’agit d’une table sonore acoustique active équipée de microphones piézo-électriques, composée de cordes de piano, de boulons, de tiges métalliques, de petits clous, de papier abrasif avec diverses autres pièces et de textures attachées à une carte de résonance dans le studio pour se déplacer parmi les autres instruments. Il peut être activé avec les doigts, des baguettes, des pinceaux, pic de guitare, etc. Au tant que la musique progresse, les sons et les phrases du synthétiseur modulaire du studio se rejoignent et commencent à interagir avec les sons acoustiques des premières moments. A la fin de la pièce, les deux types de sons en créant un drone actif soutient la synergie des sons acoustiques et électroniques.
Les sons électroniques ont été créés avec le synthétiseur modulaire du studio, un mélange de modules de Make Noise et Mutable Instruments qui augmentent le système original pur Doepfer de les années précédent. Vraiment un instrument amusant et merveilleux à jouer. L’évolution de ce synth au cours des années dernières a été guidée et élaborée par les étudiants et les instructeurs du département de musique de Concordia. L’intention de la pièce est de fusionner les deux mondes des sources acoustiques et électroniques et d’explorer les petits détails que les collisions et les couches de son du Primordium et du synth peuvent créer.
Robert Jackson White (aka Jack White) est né dans une famille de musiciens, d’artistes, de médecins et de chercheurs. Son premier instrument est la basse électrique qu’il commence à jouer à l’âge de cinq ans. Son amour de la musique l’a amené à jouer dans un certain nombre de groupes à l’école secondaire et a élargi ses capacités instrumentales à la batterie, la guitare et le trombone. En 2017, il forme Harmony on Mars avec son frère Max White. Le groupe est actif sur la scène musicale de Toronto et de Montréal et a enregistré un certain nombre de ses chansons originales dans des films et des séries télévisées. Il a produit la musique et son de plusieurs courts métrages et a récemment travaillé sur quelques longs métrages à Toronto en tant qu’assistant de production. Aujourd’hui, Jack étudie la composition électroacoustique, la synthèse et la production audio à l’Université Concordia.
Darren XU — (Absent) Expressions (4:55 / 2024)
Cette pièce explore une autre facette de l’expression: au lieu de manifestations flagrantes et saisissantes de désaccord ou de chagrin, ce sont des voix plus subtiles et silencieuses qui sont mises en lumière. Ces sons doux peuvent sembler imperceptibles au début, mais finissent par grandir et prendre de l’ampleur.
Darren Xu est un compositeur canado-chinois actuellement doctorant au Royal College of Music de Londres, où il a récemment obtenu un Artist Diploma en composition. Il a récemment été nommé NextGen Composer de l’Orchestre symphonique de Toronto, qui lui a commandé une œuvre devant être créée en novembre 2025.
Passionné par la composition pour instruments acoustiques, il s’investit également dans la musique de film et les projets artistiques interdisciplinaires. Son parcours l’a amené à collaborer avec de nombreux ensembles et institutions renommés, tels que Standing Wave, The Wallace Collection, l’École nationale de ballet d’Angleterre, Roadrunner Trio, Barcelona Modern, le Piano-Erhu Project, le TorQ Percussion Quartet, le Vancouver Inter-Cultural Orchestra (VICO) et Trio Immersio.
Sa première œuvre orchestrale, To Liberate, a été créée par l’Orchestre symphonique de Winnipeg lors du Winnipeg New Music Festival, puis reprise en lecture par l’Orchestre symphonique de Vancouver. En 2018, sa musique de film Stargazer a reçu le prix de la Meilleure musique originale aux New York Film Awards.
Darren Xu est titulaire d’un baccalauréat en musique, d’un baccalauréat en commerce et d’une maîtrise en musique de l’Université de la Colombie-Britannique.
David YI — When Echoes Speak (4:59 / 2024)
Cette composition utilise à la fois des instruments virtuels et des instruments enregistrés en direct. Elle commence par un son de remontage mécanique, enregistré à partir d’un clicker emprunté à mon travail; le son se transforme ensuite pour devenir la session rythmique de l’intro. La section de pont, plus douce, est un hommage au générique de la série animée Rascal Does Not Dream, suivie d’une reprise plus rythmique et agressive du thème original. La section finale est une polymétrie de 75 secondes, avec les canaux gauche, central et droit en trois mesures simultanées différentes (7/8, 4/4, 5/8). Chaque mesure est complétée par deux instruments différents, dont un cajon, un tambourin et une boîte fournie avec l’une de mes bouteilles de whisky, créant ainsi un timbre épais et complexe.
Ben ZOENA — Arpeggio (8:26 / 2025)
Arpeggio est une exploration personnelle de la tension — et de l’harmonie — entre la musique électronique de danse (EDM) et la composition électroacoustique expérimentale. Issu du monde de l’EDM, j’ai voulu voir ce qui se passerait si l’on traitait la mélodie et les sons synthétiques non pas comme de simples motifs, mais comme des textures évolutives et des structures à part entière. Si faire des mélodies est un crime, alors je l’ai commis avec audace.
La création a commencé par une fouille intensive: plus de 5 000 échantillons, presets et esquisses MIDI aléatoires issus de ma bibliothèque personnelle ont servi à bâtir une trousse de matériaux pré-synthétisés. Ces sons sont devenus la matière brute du projet — superposés, randomisés, transformés de manière imprévisible.
Pour composer, j’ai utilisé mon clavier d’ordinateur pour enregistrer du MIDI, en me basant sur des presets personnalisés ou trouvés. Une ligne arpégiée en particulier s’est imposée comme pilier, occupant une grande partie du spectre fréquentiel. J’ai volontairement laissé certains effets précoces — comme la réverbération — imprimés dans les stems avant l’étape d’arrangement, afin d’explorer des superpositions spatiales et texturales peu conventionnelles.
Un tournant majeur a été ma transition vers Logic Pro, où j’ai utilisé les outils surround pour spatialiser l’œuvre en 5.1. Grâce au panoramique immersif — spread, angle, divergence — j’ai pu repousser les limites de la stéréo et chorégraphier le son dans l’espace.
Arpeggio marque une étape dans mon parcours de fusion entre l’énergie brute de la musique de club et la liberté formelle de l’électroacoustique. C’est une piste de danse déformée — fragmentée, immersive, imprévisible — où le hasard devient structure, et la mélodie devient texture.
Ben Zoena est un artiste sonore et producteur de musique marocain-canadien basé à Montréal. Actuellement étudiant au baccalauréat en Études électroacoustiques à l’Université Concordia, il explore les dimensions émotionnelles et spatiales du son à travers des compositions à la fois structurées et libres.
Issu de la scène EDM, notamment du Dutch house et du bass house, Ben cherche à marier cette énergie rythmique propre à la musique de club avec l’abstraction et l’atemporalité des œuvres électroacoustiques expérimentales. À l’aide de synthétiseurs comme Serum, Nexus, et divers outils en station audionumérique, il façonne des environnements sonores riches où la tension mélodique cohabite avec des textures plus abstraites.
Sa démarche vise à créer un pont entre l’artificiel et l’organique, entre le pulsé et le suspendu—offrant des expériences d’écoute immersives, viscérales et introspectives.
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